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Héroïne cruelle mais attachante, Judith Laurent, moderne Agrippine, est conduite elle aussi par son ambition dévorante, au sommet de la puissance et de la fortune, puis « vers sa chute à grands pas »... Née dans un milieu modeste, mariée à un homme qu'elle n'aimait pas, Judith n'a accepté ni l'échec de sa vie conjugale, ni l'ennui dans la médiocrité. Avec ténacité, elle a lutté pour devenir une autre femme.
Comme elle l'a souhaité, elle a connu enfin l'émerveillement de l'amour partagé, en même temps qu'elle se découvrait une étonnante vocation de femme d'affaires. Mais, dans sa conquête, Judith ne s'est pas inquiétée des faibles qu'elle écrasait ; et son fils, maintenant, devrait sacrifier son amour à l'ambition de sa mère. Il refuse et se dresse en accusateur. Judith est-elle responsable des crimes qu'il lui impute ? Après vingt-cinq ans de succès, va-t-elle se résigner à la défaite ? Que va-t-elle faire pour éviter ce qu'elle considère comme une catastrophe ? Autant de questions qui stimulent la curiosité du lecteur.
Son Journal, qui lui survivra, plaidera peut-être en sa faveur en révélant ses luttes, ses espoirs, et jusqu'aux aspects les plus intimes de sa féminité. Écrit dans un style rapide et direct, ce roman habilement construit, nous offre des dialogues vivants, des personnages vrais, dont Judith est le centre... On peut trouver odieuse l'héroïne de « Vers sa chute à grands pas ». On ne peut rester indifférent à cette personnalité complexe, dont le trait dominant est le besoin de se réaliser complètement.
Madame Claude Labarraque-Reyssac a écrit dix pièces de théâtre, qui ont été radiodiffusées en France et à l'étranger. Elle a publié récemment deux pièces en vers, en marge de Molière, « Célimène ou Le retour d'Alceste » et « Monsieur de Foncillon » ; toutes deux, préfacées par Paul Guth, furent chaleureusement accueillies par la critique qui a particulièrement loué son art de faire vivre et d'imposer ses personnages.