L'extraordinaire qualité de la série télévisée de Stellio Lorenzi et Armand Lanoux a été saluée par une critique unanime et l'immense faveur du public. Bonjour, monsieur Zola est donc l'ouvrage dont se sont inspirés les auteurs avec le bonheur que l'on sait. Dès sa publication, l'ouvrage devait faire date, aussi bien dans la connaissance de Zola que dans l'art de la biographie. L'auteur n'a jamais cessé de participer aux travaux menés en France et à l'étranger, dirigeant notamment l'édition de la Pléiade des Rougon-Macquart et préfaçant la grande édition du Cercle du Livre précieux établie par Henri Mitterand.
Mais, au cours des trois dernières années, il devait entreprendre une recherche nouvelle beaucoup plus "moderne". Avec l'auteur et réalisateur Stellio Lorenzi, sous le titre Zola ou la Conscience humaine, il prenait les dix dernières années de la vie de Zola comme thème d'une fresque télévisuelle, centrée sur le procès de J'accuse, l'exil, le renoncement à l'Académie française, le difficile équilibre dans la vie sentimentale du père de Fécondité et enfin la tragédie d'une mort mystérieuse.
L'éclairage nouveau que peut donner à des études historiques une dramatisation de cette ampleur devait amener l'auteur à préciser et approfondir certaines de ces conceptions. Bonjour, monsieur Zola 1978 tient compte de ces nouvelles données, scientifiques, universitaires, critiques, télédramatiques, et met au premier plan ce singulier monsieur Zola qui déconcertait tant ses contemporains, aussi bien Goncourt que Maupassant, et qui resta si longtemps un inconnu célèbre.
L'art de la biographie ne comporte pas beaucoup d'exemples du mélange de rigueur historique et d'imagination d'un romancier qui caractérise Bonjour, monsieur Zola, formule qu'Armand Lanoux reprendra dans Maupassant, le Bel Ami, la Polka des canons et le Coq rouge et le tout récent roman-vérité consacré à Roland Dorgelès, Adieu la vie, adieu l'amour.