En cours de chargement...
Le régime de Vichy, qui a marqué la France de son empreinte pendant les quatre années d'Occupation, avait non seulement mis en œuvre une idéologie et une politique, mais aussi installé des hommes, des réseaux, des cercles d'influence, des relais d'opinion, balayés par la Libération. Ces hommes, qui ont, selon les cas, pu rompre avec la doctrine ou la politique de l'Etat français à différents moments de la guerre, ont pour la plupart conservé un attachement certain à la figure, à la personne, si ce n'est à la doctrine du maréchal Pétain et aux idéaux de la Révolution nationale.
Le paradoxe, c'est qu'au-delà des remous et des effets de l'épuration, ces cercles et ces individus ont rapidement pu se reconstituer et réinvestir, dès les années d'immédiat après-guerre, les champs de la vie politique, intellectuelle et institutionnelle française. Fervents gardiens du temple pétainiste ou nostalgiques plus discrets de l'ancien régime, tous ont fait preuve d'une remarquable faculté d'adaptation aux nouveaux codes de la vie publique, et se sont reclassés dans le débat parlementaire ou dans le débat d'idées, majoritairement à droite, mais aussi, parfois, dans le combat européen ou régionaliste.
Ce sont ces parcours individuels, témoins d'une fidélité tenace au passé, à travers des accommodements et des reclassements inévitables, que ce livre se propose de restituer.
Où l'on trouvera un étonnant exemple de survie et de métamorphose des élites nationales.
Et, en définitive, toute l'histoire d'une génération, qui a fini par se confondre avec celle de la IVe République.