Changements climatiques et responsabilités communes mais différenciées

Malgré que le futur du régime juridique né lors de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques soit incertain, il est néanmoins important de répondre à quelques questions qui pourraient nous aider à mieux comprendre l'actuelle phase de transition : quelles sont les faiblesses du régime international sur le climat ? Est-il réaliste de s'attendre à ce que tous les pays de la planète participent activement à l'effort de réduction des gaz à effet de serre ? La division de la communauté internationale en deux grandes catégories reflète-t-elle la complexité et l'hétérogénéité à l'époque de la mondialisation ? Avec quels critères faudrait-il intégrer les économies émergentes ? Est-il réaliste de s'attendre à un accord lors de la Conférence de Copenhague en décembre prochain ? Quelles seraient les conséquences d'un échec des négociations ? Ce travail multidisciplinaire essaie de répondre à ces questions en suivant le fil conducteur du principe des responsabilités communes mais différenciées.
Pierre angulaire de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du Protocole de Kyoto, ce principe général y est toutefois opérationnalisé de façon telle qu'il entre en contradiction avec le concept du développement durable en donnant une priorité au développement économique. Ce sont les conditions du développement économique des pays en développement, particulièrement celles des pays émergents, qui seront alors au centre des débats, avec, en filigrane, le principe des responsabilités communes mais différenciées, ses limites et les possibilités qu'il offre pour tendre vers la stabilisation du climat, dans une perspective de développement durable.