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Dans la triste maison grise à l'orée des champs, étaient réfugiés deux êtres irrémédiablement meurtris par les tueries de la " Grande Guerre ". Ils s'écartaient du monde nouveau, le refusaient. Mais Suzanne leur fille - non désirée - en écoutait les échos lui provenant de la ville proche : le carillon des fêtes, les musiques portées par le vent lors des mariages, le tout nouveau bruit des moteurs prometteurs " d'ailleurs " merveilleux.
Elle irait rejoindre la joie, leur rire, la " vraie vie " pensait-elle. Il y eut pourtant encore une période d'horreurs et d'immenses tueries avant qu'elle ne puisse s'échapper. Elle s'aperçut vite qu'entrer dans le monde de ceux qui rient n'était pas facile. Pourquoi à chaque obstacle était-elle envahie par un irrépressible désir de meurtre ? Dans les époques de grands massacres, le meurtre devient banalité quotidienne.
On glorifie les plus performants des meurtriers. On en fait des héros. Peut-être ces époques traînent-elles derrière elles des envies mortifères encore non satisfaites, comme traînent derrière un ciel d'orage des nuages encore menaçants ? La pulsion dévastatrice de Suzanne fut enfin chassée. Par l'amour naturellement. Un amour violent. Violent et tendre, " la vraie vie " espérons-le.