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Entre février et avril 1900, Péguy publie trois longs textes dans les Cahiers de la Quinzaine, revue qu'il dirige : " De la grippe ", " Encore de la grippe ", " Toujours de la grippe ". Cette sérieuse attaque qui le frappe, en même temps qu'une importante partie de la population, lui inspire une série de dialogues entre un " provincial " épris de vérité et un " docteur moraliste révolutionnaire ", qui comprend toutes les subtilités du socialisme contemporain.
Cet échange de haute tenue aborde en réalité de nombreux sujets. De la grippe " est la mise en scène du dialogue entre ces deux personnages, à l'occasion de la maladie du premier qui l'oblige à rester au lit, le rendant encore plus dépendant du second pour son éducation socialiste. La grippe est ainsi présentée comme une maladie banale touchant les hommes ordinaires - une " grippette " selon le mot récemment utilisé par les médecins - dont les éducateurs seraient prémunis par la moralité de leur conduite.
Péguy s'interroge : où a-t-il bien pu attrapper le virus ? A l'imprimerie, au siège des Cahiers, dans le village voisin ? C'est l'occasion pour lui de relire Pascal, les Pensées bien sûr, mais aussi Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies, ainsi que les Dialogues de Renan. Dans ces dialogues, il est question de la société, de la religion, de la guérison, des différents traitements, de l'avenir du socialisme.
La grippe est alors l'occasion de méditer sur les plus grandes questions qui se posent à l'humanité.