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A intervalles réguliers, l'école est interpellée sur la question des scolarités différenciées des filles et des garçons. Selon le point de vue d'où l'on se place, nécessairement sélectif, c'est la persistance du phénomène de réussite paradoxale des filles ou le plus fort échec scolaire des garçons qui interroge, voire même inquiète. Ces différentes manières de percevoir la différence entre les sexes à l'école rappellent que les trajectoires scolaires des unes et des autres continuent d'interroger clans l'école massifiée.
Situé dans le prolongement de ces préoccupations et de ces questionnements, ce livre se propose d'ouvrir d'autres voies à une meilleure compréhension de certains des processus qui participent à inscrire filles et garçons de milieux populaires dans des histoires scolaires distinctes. Prenant appui sur une enquête ethnographique conduite pendant trois ans dans un lycée professionnel d'une proche banlieue parisienne, cet ouvrage explore différentes dimensions de l'expérience scolaire des filles et des garçons.
L'analyse de ce qui se joue pour les unes et pour les autres dans les espaces hors la classe, dans les espaces classe lorsqu'elles et ils ont à se confronter aux situations d'apprentissage associée à l'analyse du rapport que les unes et les autres entretiennent avec la transgression scolaire invitent au déplacement du regard. Parce que les filles ne peuvent être seulement envisagées comme soumises, dociles ou adaptées pas plus que les garçons ne peuvent être seulement pensés comme perturbateurs et en rejet scolaire, nous nous proposons de considérer comment filles et garçons des milieux populaires co-construisent leurs expériences scolaires situées au croisement de dynamiques de socialisation familiale, juvénile et scolaire.