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Depuis qu'elle avait écarté le péril de guerre, conséquence immédiate de la révolution de 1830, la monarchie de Juillet n'avait vu troubler sa politique extérieure par aucune complication vraiment inquiétante. Bien au contraire, pendant la dernière période, de 1836 à 1839, une sorte de calme plat avait régné dans l'Europe entière, et les puissances semblaient d'accord pour éviter toute affaire et maintenir le statu quo.
Les choses vont changer. Une crise se prépare au dehors, la plus grave que doive traverser la diplomatie de la royauté nouvelle. On peut en fixer le début au 21 avril 1839, jour où les Turcs, franchissant l'Euphrate pour attaquer l'armée du pacha d'Egypte, réveillent la question d'Orient ; elle se prolongera jusqu'à ce que cette question soit de nouveau assoupie par la convention dite des détroits, conclue le 13 juillet 1841.
Pendant ces deux années, ce n'est pas seulement le sort de l'empire ottoman ou du pachalik d'Egypte qui est en jeu, c'est la situation de la France en Europe, c'est la paix du monde.