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A la fin des années 1970, la France accueillit plus de cent cinquante mille réfugiés du Cambodge, du Vietnam et du Laos. Parmi eux, quelque quarante mille Laotiens dont environ dix mille Hmong, représentants d'une minorité de ce pays. Comment cette population montagnarde a-t-elle vécu ce choc de cultures inscrit dans les prolongements de la guerre d'Indochine ? Par delà les évidentes et très fortes contraintes historiques, sociales et culturelles auxquelles cette population a été soumise, il est apparu que la transplantation et ses prolongements avaient aussi suscité des initiatives et des ajustements qui obéissent à des logiques d'adaptation.
Ce propos est illustré ici avec une série d'études tant sur la littérature orale que sur les rites funéraires ou les rites de naissance, le travail industriel, les pratiques alimentaires ou le choix du prénom. Cet ouvrage est une contribution à la manière dont les individus et les groupes répondent symboliquement et pratiquement à un contact de culture. Il montre également comment des populations, projetées dans les sociétés économiquement plus développées et socialement plus différenciées que les univers dans lesquels elles vivaient auparavant, doivent s'appuyer sur des mécanismes sociaux au cours desquels les règles, les normes et les valeurs sont imposées par le collectif aux individus...
Mais il montre aussi comment cette situation leur impose de laisser se développer en leur sein de multiples formes d'individualisation et de différenciation.