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SI l'on met à part l'Espagne mudéjare, où l'art mauresque se prolongeait en un développement posthume, et le Maroc, qui, dans son indépendance âprement gardée, poursuivait le rêve archaïque de son âge d'or, le monde musulman a connu, durant les quatre derniers siècles, une évolution singulière. Des conditions historiques fortuites, l'installation des Turcs à Constantinople et l'extension de leur hégémonie, ont replacé en Orient le centre de gravité de ce monde.
Toutefois, ce n'est plus Médine, Damas ou Bagdad qui détiennent l'autorité spirituelle et temporelle et d'où rayonnent les modes de bâtir, c'est de l'ancien domaine byzantin, de Constantinople et des villes voisines d'Europe ou d'Asie Mineure, Salonique ou Brousse. Une des manifestations les plus apparentes de ce rayonnement est l'adoption par l'Egypte, comme par la Tunisie et l'Algérie, de la mosquée à grande coupole, dérivé tardif de Sainte-Sophie et des édifices de même genre.
Ainsi, par une conjoncture inattendue, l'Islam qui, neuf siècles plus tôt, s'inspirait des basiliques chrétiennes pour aménager les nefs parallèles de salles de prières, trouve encore, dans les églises du temps de Justinien, le thème tout différent qu'il accommodera aux exigences de son culte.