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Des topiques qui saturent l'imaginaire littéraire, celle du malheur auctoral occupe une place de choix ; à tel point que la doxa ne conçoit l'écrivain authentique que sous le prisme de la souffrance, de la décadence, de la déchéance réelle ou imaginaire que l'auteur expose aux yeux du lecteur dans le but de s'attirer un capital- sympathie. En revisitant la tradition littéraire française, l'on constate que l"exposition universelle" des malheurs ne date pas avec les auteurs de la période pré-romantique et romantique.
Bien avant eux, des auteurs ont pensé que le malheur pouvait "rapporter" et ont clamé sincèrement , haut et fort, leur capital-malheur dans l'espoir de récolter des capitaux symboliques. Parmi ces auteurs, François Villon, "le premier poète moderne" de la littérature française, peut être considéré comme le pionnier des poètes maudits. Ainsi quels contenus revêt le malheur villonien ? Quelles stratégies adopte le poète pour légitimer ses déboires ? Qu'attend t-il de cet affichage élégiaque ? Quels sens la postérité littéraire donne t-elle finalement à la vie tumultueuse de Villon ? Autant de questions que ce livre tente de répondre en partant d'une lecture interne des textes du poète.