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" Spécialité un peu ésotérique ", selon Michel Jobert, ou " expression de tout le reste ", selon M. Couve de Murville ? La politique étrangère se laisse malaisément définir. Ne serait-ce pas parce que " dans le monde moderne... il n'y a plus d'affaires étrangères " (Claude Cheysson) ? Derrière les apparences, qui donnent l'illusion de la continuité, le domaine de la politique étrangère s'étend démesurément, alors même que sa spécificité diminue.
Malgré la pratique, quasi universelle, du " domaine réservé " et la multiplication des conférences au sommet, les chefs d'État ou de gouvernement ont de plus en plus de mal à contrôler le cours des événements, face à la montée de nouvelles forces à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières. Le démontage des mécanismes qui régissent l'élaboration et la mise en œuvre de la politique étrangère oblige à reconsidérer les rapports traditionnels entre les " affaires du dehors " et les " affaires du dedans ".
Par là se trouvent aussi remis en cause l'autonomie du politique et le sort de l'État en tant qu'acteur indépendant sur la scène internationale. C'est la crise de nos sociétés, face aux défis du monde contemporain, que révèle, en fin de compte, l'analyse de la politique étrangère.