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-Pour un joli jour, c'est un joli jour, mademoiselle Evelyne. C'est comme votre nom. En avez-vous eu de l'esprit, de choisir un nom pareil ! -Dites ça à maman : vous lui ferez plaisir. -Je ne la connais pas. Mais je ne manquerai pas l'occasion, si madame Gimel vient déjeuner chez moi. Evelyne ! On voit tout de suite la personne : blanche, frileuse, des yeux bleus, de la distinction, des cheveux de quoi rembourrer un matelas, et fins, et du blond de Paris, justement, couleur de noisette de l'année...
-Madame Mauléon, je demande l'addition, je suis pressée ! -Oui, oui, je comprends, je suis trop familière. Avec vous, il n'y a pas moyen de s'y tromper ! Vos cils parlent malgré vous : ils se rapprochent, ils frémissent quand vous êtes fâchée ; ils s'étalent pour dire merci... La grande jeune fille, debout à côté du bureau de la crémière, ne put s'empêcher de rire. -C'est vrai, dit-elle, mes camarades m'appellent quelquefois "mademoiselle aux yeux plissés" .
-Ah ! la jolie poupée vivante que vous faites ! Et sage, avec cela ! Dites, mademoiselle Evelyne, vous m'accorderez bien deux minutes ; j'ai à vous...