En cinquante-sept ans de carrière, Marhe Mercadier, qui a appris son métier sur les genoux de Mistinguett et de Joséphine Baker, n'a jamais cessé d'être sous les feux de la rampe. La comédienne a donné, au cinéma et au théâtre, la réplique à des partenaires prestigieux (Poiret et Serrault, Michèle Morgan, jean Gabin, Kirk Douglas, Michel Simon, Maria Pacôme, Francis Blanche, Serge Reggiani, François Périer...). Sa vitalité fascinante, son courage face aux épreuves, sa générosité indéniable, elle les a mis très tôt - et en toute discrétion - au service de nobles causes, au mépris des risques encourus. Modestement, elle déclare n'avoir été " qu'un petit maillon dans la Résistance. Fervente militante au côté de François Mitterrand, Marthe Mercadier a cependant refusé de briguer tout mandat, se contentant d'entrer au cabinet de la ministre Yvette Roudy, où elle s'est investie dans les relations avec les gouvernements africains, notamment avec celui de Léopold Sédar Senghor, qui avait été son professeur de français et de latin en 1940. Puis, elle a oeuvré quelque temps à Bruxelles avant de fonder sa première association humanitaire. Et pourtant, malgré une fidélité qui ne s'est jaunis démentie, elle a été mise sur écoutes téléphoniques par le président... L'action humanitaire de Marthe Mercadier en Afrique noire dérangeait de tels intérêts politico-économiques que menaces et tentatives d'élimination se sont multipliées. Les appuis de Mitterrand, de Senghor et de Charles Hernu n'y ont rien fait ! L'avion qui transportait Michel Baroin, grand maître d'une loge maçonnique, P-DG de la GMF et de la Firac, s'est écrasé alors que la comédienne devait se trouver à son bord...
Longtemps, Marthe Mercadier a soigneusement entretenu le mystère autour d'une existence passionnée et passionnante. Aujourd'hui, l'actrice lève le voile, pour la première fois, sur sa double vie. Une femme peut vraiment en cacher une autre...