En cours de chargement...
Le rythme grec, ce n'est pas seulement le rythme musical. Ce qui se nommait rhuthmos en Grèce antique avait en effet des sens extrêmement variés : rythme de vie qui " maintient " les hommes pour Archiloque, rythme de l'être et rythme de la pensée pour les interprètes d'Héraclite, configurations éphémères des atomes pour Leucippe et Démocrite, nature matérielle " arythmique " pour Antiphon, " ordre du mouvement " pour Platon, rythme musical et poétique pour Aristote et Aristoxène de Tarente...
Le recours systématique aux textes montre ainsi que le terme de rythme n'a pas d'abord caractérisé la musique ou la danse, mais de façon plus générale, la forme spatiale dans sa relation au temps. On comprend alors que, selon les sources, le rythme grec puisse être à la fois de l'ordre de la forme (ce qui maintient immobile) et de l'ordre du flux (ce qui s'écoule dans le temps). C'est en quelque sorte le paradoxe de la différence et de la répétition qui prend naissance ici.
L'enjeu de cet ouvrage est donc de savoir dans quelle mesure ces différentes acceptions font sens vers un concept possible de " rythme " spatio-temporel, et permettent une relecture transversale de la philosophie grecque antique.