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On ne peut comprendre et apprécier les anciennes civilisations de l'Inde que si on les rattache au pays où elles ont pris naissance ou se sont développées, et aux hommes qui les ont produites et leur ont donné leur mouvement propre. Proposition banale, semble-t-il ; importante néanmoins dans ce sujet où le lecteur occidental ne saurait manquer d'être déconcerté par tant de choses, idées, institutions, conditions de vie, faits de toute nature, qui heurtent en lui souvent ce qui lui semble acquis définitivement par toute l'humanité et valable pour tous les hommes, le bon sens et la raison.
Qu'on imagine déjà une contrée d'une étendue considérable, nourrissant dès une époque fort reculée des hommes par centaines de mille et des groupes sociaux étroitement délimités, qui se tient à l'écart des grandes voies humaines derrière la barrière montagneuse la plus impénétrable de l'ancien monde, isolée encore par ses côtes d'accès difficile pour qui vient de mer comme pour qui vient de l'arrière-pays, et qui pourtant subit l'envahisseur, est capable aussi d'essaimer, idées et gens, mais n'a jamais connu dans son passé de façon durable ou permanente, pour ainsi dire, une unité politique et religieuse, capable d'en garantir le développement progressif, harmonieux et rationnel.