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La force du capitalisme réside en sa capacité à absorber ce qui se présente face ou contre lui. II en est ainsi de la défense de l'environnement. Economiquement ou idéologiquement, l'écologie n'est plus cette utopie qui permettait de penser radicalement autrement les modes de production ou la vie quotidienne. Elle n'est pas non plus un supplément d'âme à un productivisme échevelé. Elle devient plutôt le nouveau lieu d'investissement du capital, avec rentes à la clé.
En face, l'environnementalisme d'antan, qui ne se préoccupait que de stricte défense de l'environnement, est bien impuissant à incarner une alternative dont puissent s'emparer les milieux populaires et les peuples dominés, premières victimes de la crise écologique. Dès lors, une écologie anticapitaliste, qui n'a pas renoncé à résoudre dans le même temps inégalités sociales et environnementales, doit reprendre à son compte le principe d'une émancipation sociale, en l'enrichissant d'une compréhension des rapports entre les êtres humains, leur économie et leur environnement.
Evidemment, il ne peut s'agir uniquement d'un débat théorique, dans le ciel pur des idées. Si une telle écologie, ou un anticapitalisme vert, veut se développer, ce ne sera qu'en s'incarnant dans le quotidien, dans le vécu des salariés et des populations. Penser ce quotidien en même temps que l'avenir de la planète, envisager ensemble l'immédiat du présent et le temps long propre aux écosystèmes, là est une des clés, parmi d'autres, d'un projet d'émancipation écologiste.