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Le premier volume de A la recherche du temps perdu a été publié à la fin de 1913, "année magique" pour l'art et la littérature modernes. Apparurent alors non seulement Du côté de chez Swann, mais aussi Le Grand Meaulnes, Alcools, La Colline inspirée, La Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, A-O Barnabooth, Eve et L'Argent, Stèles. Ce fut encore l'année des Ballets russes, du Sacre du printemps au théâtre des Champs-Elysées, de la fondation par Copeau du théâtre du Vieux Colombier, ou de la Roue de bicyclette de Duchamp.
Tenu au cours de l'été 2012 au centre culturel de Cerisy-la-Salle, ce colloque s'est penché sur la naissance et les débuts du roman de Proust. L'écrivain négociait avec plusieurs éditeurs (Fasquelle, Nouvelle Revue française, Ollendorf, Grasset) afin de faire paraître le gros manuscrit auquel il travaillait depuis 1908, et dont une version était au point. Les chercheurs rassemblés à cette occasion et venus du monde entier, à la croisée des générations et des perspectives de recherche, se sont intéressés aussi bien à la vie de l'écrivain durant la genèse de son roman, à l'histoire du texte, aux péripéties de sa publication, aux fortunes de sa première réception critique, qu'à l'interprétation de ce début de A la recherche du temps perdu.
Après les deux colloques de Cerisy consacrés à Proust en 1962 et 1997, ce troisième colloque a choisi de prendre la Recherche autrement. Soucieux de revenir au texte mis au point par Proust en 1912 et révélé en 1913, les contributeurs se sont limités au seul premier volume, et ont évalué la modernité de l'oeuvre et sa portée anticipatrice.