Thanatos ou Les parallèles de la cité 2

C'est un regard qui se torture devant le spectacle des geôles de l'existence. Mais il est cette révolte qui échoue à trop se vouloir patricienne ; l'échec n'est que la grammaire et la logique mécanique d'une raison phobique. Il faut se donner une cause, une allure précipitée, des heures qui nous rendent complices de la lourdeur du quotidien Un ailleurs à l'idée impossible, garde fermé le poing à lever.
On ne peut que crier. Notre avis : Comment penser et dire ce que l'on ne peut prévoir ou programmer, et qui ne se dévoile que dans l'instant ? Doit-on s'en remettre à ce que l'auteur appelle les " possibles parodiés ou travestis " ou encore les " les impératifs d'un futur annoncé ", et renoncer aux luttes ? Denis Schillinger entreprend de nous ramener au silence et à l'angoisse éprouvés face une réalité indécise et emportée par le temps.
Il montre quelle exigence de liberté pèse sur nous lorsque l'avenir se décide au présent, hic et nunc. En cela, sa poésie avance dans le sillage des grandes philosophies (Husserl, Heidegger) qu'il fréquente depuis ses années de formation. Poésie et philosophie, comme le voulait Heidegger, se font alors signe du haut de deux hautes montagnes. Nicolas Chéron, membre du comité de lecture