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Tragédie de la vaillance et des valeurs, de l'écart entre les mots et les choses, Coriolan offre bien davantage qu'une vision austère de la Rome républicaine au moment proprement révolutionnaire de l'établissement du tribunat.
Shakespeare, s'inspirant du récit de Plutarque dont il a, selon son habitude, retranché certaines données et amplifié considérablement quelques faits, montre les contradictions qu'induisent les exigences de la mâle virtus, incarnées par le héros éponyme, et l'émergence d'une conscience individuelle.
Réflexion sur l'intégration de l'individu indivis au cœur de la polis, Coriolan propose un questionnement nuancé et complexe sur la notion éminemment théâtrale du corps - corps individuel et corps social - et sa place dans l'espace conceptuel, dramatique et scénique. Théâtre, politique et langue se donnent ainsi la réplique dans une pièce longtemps mal comprise par le public et la critique et, de ce fait, injustement considérée comme " mineure ".