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Mon réveil sonne et ma tête tourne encore. Je sais qu'en me risquant à refermer les yeux rien qu'un très court instant, c'est à midi que je prendrais mon poste. Je sais aussi que s'en suivrait un petit tour dans le bureau de sainte Catherine où je récolterais un blâme. En vérité, Catherine n'a rien d'une sainte. Elle est tatouée du cou jusqu'aux orteils et fréquente les bars lesbiens où elle se saoule la gueule et ramasse ses conquêtes juste en tendant les bras.
C'est en tout cas ce qu'elle prétend tous les lundis matin. Je n'ai jamais tellement aimé toute la proximité qu'elle met parfois avec ses employés. Ni sa capacité à se muter en véritable garce quand le travail effectué ne lui plaît pas assez. Elle me donne souvent l'impression de filer la béquée d'une main et talocher de l'autre. Enfin, je me lève de mon plume en replaçant comme il se doit la demi-molle dans mon slibard poisseux.
Dans la cuisine, la cafetière me supplie de détartrer ses vieux chicots pourris. Plus tard, que je réponds en l'allumant d'un doigt tremblant. Des petites gouttes marrons commencent à s'étaler au fond du récipient tandis que je me décapsule une mousse pour faire passer la gueule de bois. (...)