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Avec cette série de "fragments", le poète mauricien Umar Timol offre une série de courtes proses poétiques (parfois, mais rarement entrecoupées de blocs de vers libres), où alternent deux aspects du verbe : le bouillonnement et la recherche du dépouillement, de la maîtrise. Au travers de l'amour — je dirais presque de la métaphore amoureuse —, il chante les tourments de l'incomplétude, de l'"achèvement toujours ajourné", de l'impossible, inatteignable fusion avec un absolu — l'absolu que constitue l'autre.
Se perdre en l'autre, se perdre en le monde, se perdre, finalement, dans le Tout ; se consumer, jusqu'à s'abolir "dans la beauté", médium d'"un ailleurs" qui, soudain, se révèle à l'instinct du poète, à ses fameuses antennes. Un peu à l'instar des poètes soufis tel Al Hallaj ou de la grande chantre de la bhakti krishnaïte indienne du XVIe siècle Mira Bai, Umar Timol a fait le choix d'un langage vibrant, passionnel.
(extrait de la préface de Patricia Laranco)