" Ton regard, aussi bien celui du romancier que celui du journaliste, sur tout sujet qui t'intéresse, chaque semaine. Tu as 7500 signes pour le faire. " Tel est le contrat. Un " signe ", c'est aussi bien une virgule, un blanc entre deux mots, qu'un guillemet ou un point d'exclamation, et, naturellement, des lettres qui forment des mots, lesquels traduisent une pensée ou proposent une image. On prend des notes, on interroge, on fouille des archives, on consulte plusieurs ouvrages, on " e-maile " à des correspondants (amis et contacts aux Etats-Unis, en province, en Asie), on rencontre tel ou telle, on voyage. La plupart du temps, on dépasse le compte : 9000, voire 10000 signes. Alors, on rabote, on essaie de conserver ce que l'on croit être l'essence même d'un " papier ", et on n'oublie pas la phrase qu'un vieux routier prononça à l'adresse du grand écrivain Tom Wolfe, lorsqu'il faisait ses débuts dans la presse du New York des années 60 : " Arrête-toi quand ça devient emmerdant. " En vérité, pour bien exercer ce métier, il ne faut jamais être " emmerdant ". Jamais.
Ces chroniques ont paru, pour la plupart, dans Le Figaro sous le titre Le regard de Philippe Labro entre 2008 et 2010. Le recueil comporte également quelques textes plus anciens, tirés du Monde, de Vogue ou de Paris Match, etc. , ainsi qu'une courte fiction (Le garçon de bains)" , placée en fin de volume.