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"Là-bas (à la campagne), il n'y a pas d'entrée, que ce soit
froide ou chaude, on passe tout de suite au plat de résistance,
et c'est toujours du manioc, et, après, chacun s'en va de son
côté... De plus, là-bas, personne ne lèche l'assiette, car ça fait
honte ; quelquefois, (la femme) ne lave même pas (l'assiette),
mais elle mange tout de suite" : voilà comment un(e)
internaute malgache décrit, avec un style bien malgache (à
mots couverts), le "repas sexuel" chez les traditionalistes ; il
(ou elle) les localise, à tort ou à raison, en milieu rural.
En
réalité, les villes de l'Imerina (hautes terres centrales) sont le
théâtre d'une querelle permanente entre ce qui est pensé
comme moderne et le traditionalisme. La diversité du
comportement est telle que des Malgaches originaires de la
région ne se reconnaîtront pas dans certains passages de cet
ouvrage, d'autres y verront un miroir déformant de la réalité,
alors que d'autres encore y entreverront leur profil ou s'y
découvriront...
C'est, entre autres causes, cette pluralité de
comportements qui rend délicates les interventions des
techniciens sociaux quand il s'agit de mettre au point une
tactique de lutte contre les infections sexuellement
transmissibles. Certains Malgaches sont plus perméables aux
mesures modernes ou chrétiennes préconisées par les autorités
publiques, tandis que d'autres, souvent pour une raison
culturelle, résistent.