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Aithra, mère de Thésée, et Pandora, la première mortelle créée par la volonté de Zeus, sont les figures emblématiques de ce parcours historiographique dans la société grecque de l'Antiquité. Vierges ou mères, épouses ou filles, les femmes hellènes sont confrontées au monde des citoyens dans le cadre de la cité. Pauline Schmitt Pantel s'attache ici à étudier les résonances politiques de ces rapports éminemment complexes et souvent conflictuels, qui ne nous sont accessibles que par l'intermédiaire de discours masculins.
Les textes réunis dans ce recueil sont le fruit d'une réflexion commencée dans les années soixante-dix. L'auteure, qui entame alors sa carrière universitaire à l'Université de Paris 7, participe avec enthousiasme au laboratoire d'idées d'où va bientôt émerger le nouveau domaine de l'histoire des femmes. Entre prise de conscience féministe et recherche théorique, elle explore ce que nous disent les auteurs classiques, d'Homère à Plutarque, à propos de la différence des sexes et de son importance pour l'imaginaire grec.
L'apport conceptuel de la notion de genre viendra ensuite affiner ce travail, qui s'appuie également sur une analyse iconographique et se développe autour de trois grands thèmes : la jeunesse et la reproduction du corps civique, la séparation et le partage des espaces, la violence et l'héroïsme. Chacun d'entre eux est abordé sous des angles différents, dans une approche où l'enquête érudite sur le passé fait écho aux questions du présent.