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A qui observe avec attention le parcours d'Albert Reynier (1889-1949) afin d'en qualifier le sens profond d'un seul mot, c'est le terme d'intégrité qui s'impose. Dans toutes les circonstances d'une intense vie d'engagement, c'est cette valeur suprême qui toujours présida aux choix qu'il eut à opérer, notamment quand, dans la nuit de l'Occupation, il s'agissait d'organiser la lutte clandestine. D'importants jalons marquent cet itinéraire d'exigeante honnêteté morale ; ils scandent les principales étapes de l'existence d'un homme juste qui ne choisit certes pas par hasard "Vauban" pour nom de guerre.
Leur enchaînement impressionne, qui est d'une rare cohérence : instituteur dévoué et pédagogue reconnu (en Tunisie comme en France), républicain engagé, soldat valeureux de la Première Guerre mondiale et encore, à cinquante ans, de 1939 à 1940, chef de la Résistance dauphinoise, il est nommé préfet de l'Isère en 1944 et meurt cinq ans plus tard. Son destin est celui d'un héros, simple et tragique à la fois.
Il va droit au but, comme une flèche : servir.