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Poète subtil, raffiné, délicat, moins "ahuri" qu'il le prétend avec humour, Nicolas Gille a réuni, dans ces archipels de l'espoir, des poèmes d'une grande variété de formes et d'une grande virtuosité d'écriture. Le vers, la strophe, le poème marient rigueur et souplesse, dans l'équilibre paradoxal d'une quête du souverain ordonnancement et d'une aspiration à quelque sauvagerie libre. Aussi voit-on ici s'opposer et se poser, comme dans une complétude organique, les spatialisations aérées de versets écrits dans les doublures du vent (première section) et la texture serrée de plus d'un poème strophique à rimes miroir des autres sections (forme si caractéristique de la grande maîtrise et de la grande élégance du diamantaire-architecte qu'est Nicolas Gille).
Un cas tout à fait remarquable (quoique non unique) est celui de l'étonnant poème-section intitulé (mystérieusement de prime abord) acrostiloches, dans lequel se conjuguent, exemplairement et emblématiquement, la stricte verticalité de l'acrostiche et les onctueuses volutes de l'aristoloche ! Amoureux de la simple nature, Nicolas Gille couronne son recueil d'une guirlande de poèmes floraux (alphabet des fleurs et plantes potagères, dernière section).
Le poète, de son vol léger, rêve d'offrir au lecteur une poésie qui rend[e] nos vies conformes à [la] beauté ailée [des papillons], efficaces jardiniers des airs, pour peu qu'on le veuille. Cet archipels de l'espoir serait-il une invitation à la métamorphose ? J.H.