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Rédigé en 1659, le Theophrastus redivivus est l'un des ouvrages clandestins les plus étendus (environ mille pages de texte), les plus radicaux (athée et anticonformiste sous tous les angles), et les plus mystérieux de l'âge moderne : depuis presque quatre cent ans l'identité de son auteur est demeurée inconnue. Cette étude ouvre un jour nouveau sur la question en proposant d'attribuer le Theophrastus redivivus au médecin parisien Guy Patin, qui l'aurait rédigé dans le cadre d'un projet conçu en collaboration avec ses amis Gabriel Naudé et Pierre Gassendi.
L'attribution se fonde sur un corpus substantiel d'indices textuels, biographiques, bibliographiques, qui s'agencent de façon cohérente avec l'analyse du contenu philosophique de l'ouvrage, comparé aux textes avoués de Patin et de ses compagnons de "débauches philosophiques" . Il en ressort une vision entièrement nouvelle de la libre pensée, et plus généralement de la philosophie, du XVIIe siècle, dont l'analyse doit se fonder désormais sur une catégorie - celle de la dissimulation - qui, seule, permet d'expliquer le contexte de la lutte des idées à l'âge de la "crise de la conscience européenne"