Atlas histrique du pays de Genève - Volume 4, Faire commerce, une brève histoire économique du pays de Genève - Grand Format

Faire commerce. C'est sans doute à cela que pourrait se résumer depuis plusieurs siècles les relations enter la ville-cente - Genève - et son arrières-pays savoyar, gessien, bellegardien et vaudois. C'est à la fois peu et beaucoup. Les composantes de l'actuel Grand Genève ont toujours commercé entre elles, mais c'est bien la place centrale occupée par Genève au sein de sa " zone de chalandise" qui est déterminante.
Or celle-ci n'a fait que Croître, malgré les vicissitudes. Même à l'issue de l'épisode le plus dramatique de l'histoire régionale, l'Escalade de 1602, la liverté de commercer était confirmé entre la Savoie et Genève au traité de Saint-Julien (1603). La fixation d'une frontière internationale en 1815-1816 entre le royaume de France, le royaume de Piémont-Sardaigne et le tout nouveau canton de Genève donnait vie aux zones franches, ce palliatif à une intégration du nord de la Savoie et du Pays de Gex à la Confédération helvétique.
Jamais les relations entre Gessiens, Savoyards et Genevois ne furent plus étroites, mais basées, pour l'essentiel, sur des échanges commerciaux, alors que les monnaies, franc français, franc suisse, étaient quasiment à parité. le développement économique quasi-ininterrompu de Genève depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale a donné vie à un double phénomène, celui des frontaliers (pour ce qui concerne la partie française de l'actuel Grand Genève), celui des pendulaires (avec le canton de Vaud), engendrant lui-même la métropolisation du Pays de Genève.
Genève désormais déborde des frontières qui lui furent imposées - de son plein gré - en 1815-1816. La métropolisation du Pays de Genève est un processus rapide que la ville-centre a beaucoup de peine à assumer et il n'est pas sûre que les seuls liens qu'établissent un acheteur et un vendeur puissent permettre de résoudre les moults difficultés que posent une croissance urbaine largement extériorisée.
Aujourd'hui et demain, et plus que jamais, dans le Pays de Genève, "faire commerce" va consister à renforcer les discussions entre voisins des nombreux problèmes (flux de véhicules, consommation foncière, pollution diverses et variées, inégalités sociales etc.) qui se posent.