Biographie d'Emile Zola
Premier grand écrivain issu de l'immigration, Emile Zola (1840-1902), orphelin à sept ans, rencontre au collège d'Aix-en-Provence le futur peintre Cézanne, puis monte à Paris. Il se passionne pour la littérature romantique, mais échoue au baccalauréat. Il entre, en 1862, comme chef de publicité aux éditions Hachette. Il y rencontre des écrivains célèbres (Lamartine, Michelet, Sainte-Beuve, etc.) et publie des écrits encore marqués par le romantisme, tels les Contes à Ninon (1864).
Avec Thérèse Raquin (1867), il s'engage dans le naturalisme qu'il définira en 1880, dans Le Roman expérimental. L'Introduction à l'étude de la médecine expérimentale de Claude Bernard (1865) l'aide à théoriser sa conception littéraire. Ses romans montreront comment les phénomènes humains sont déterminés par l'hérédité et le milieu. Comme Balzac avec La Comédie humaine, il les regroupe sous un titre générique : Les Rougon-Macquart : histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire.
Malgré sa création prolifique, Zola ne rencontre qu'un maigre succès. En 1877, il triomphe avec L'Assommoir. Le "maître" a ses disciples (Huysmans, Maupassant, etc.) avec lesquels il compose Les Soirées de Médan. Nana (1880) le fait renouer avec le succès... et le scandale. Les misères des courtisanes choquent autant que celles des ouvriers, d'autant que Zola stigmatise la bourgeoisie. De 1882 à 1884, parallèlement à son oeuvre théorique (Le Roman expérimental ; Ecrits sur l'art), Zola s'intéresse au petit commerce menacé par le capitalisme avec Pot-Bouille et Au Bonheur des dames.
Son ancienne pauvreté, son athéisme, ses idées républicaines et son scientisme lui font concevoir le déterminisme économique comme moteur de l'existence, destructeur des valeurs humaines. En 1885, Germinal révèle le milieu méconnu des mines et semble justifier la révolte des damnés de la terre : Zola est consacré. La Bête humaine (1890), dont l'intrigue rappelle Thérèse Raquin, marque l'apogée des Rougon-Macquart.
En vingt-quatre ans, Zola a publié vingt romans, avec plus de 1200 personnages. Cependant, lassé d'une critique qui lui reproche constamment sa noirceur, il envisage de nouveaux romans, proposant des remèdes aux maladies de la société. Dès 1894, Zola projette une trilogie - Les Trois Villes : Lourdes, Rome, Paris - dont le héros passe du séminaire à un athéisme serein et fécond. Mais, quand il apprend, fin 1897, que le capitaine Dreyfus est condamné à la déportation, Zola analyse les minutes du procès et se convainc de son innocence.
Sa lettre au président Félix Faure, J'accuse, publiée en janvier 1898 dans L'Aurore, fait basculer l'opinion, mais Zola est condamné à un an de prison. Pourtant la justice triomphe : Dreyfus est gracié (1899), puis réhabilité (1906). Zola envisage une suite aux Trois Villes : Les Quatre Evangiles, mais il meurt asphyxié en septembre 1902. Parmi une foule immense, une délégation de mineurs scande ses obsèques d'un solennel "Germinal" et Anatole France prononce son éloge funèbre.
En 1908, les cendres de Zola sont transférées au Panthéon.
réconciliations
Lorsque sa lecture me fut imposée, ce fut une purge pour l'adolescente que j'étais (ingrate créature).
Cependant, le peu de souvenirs que ce gardais des passages que j'avais lus étaient extraordinairement vivaces (lorsqu'ils décorent une partie du magasin avec des ombrelles / parapluies de toutes les couleurs notamment).
L'étudiante, face à un devoir d'architecture sur le Bon Marché, un des premier grand magasin, s'est souvenue de l'existence de ce livre dont le magasin, Au Bonheur des Dames était directement inspiré.
Ce fut la réconciliation. Suivre les pas de l'héroïne, son ascension, toutes ces descriptions qui rendaient l'endroit plus vivant à chaque instant...
Dans un monde où il est maintenant si commun de faire ses courses dans un super, voire un hyper, marché, il est bon de se replonger dans la genèse de ces temples de la consommations.
Penchez vous donc pour la première ou la énième fois sur cette histoire et celle de cette "cathédrale du commerce".