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Adam pousse jusqu'à la place de l'Opéra. Devant le Café du Croissant, un attroupement : des cris s'élèvent dans la foule, policiers et étudiants se bousculent, Adam demande à un étudiant ce qui s'est passé. Il a été abattu. Mais qui ? On lui dit un nom qu'il n'a encore jamais entendu. Brillant bachelier, jeune Hongrois de Tápé, Adam Kiss est l'heureux gagnant d'un séjour à Paris, chez un célèbre couturier, ami de son professeur de français.
La fatalité veut qu'il débarque à Paris le jour de l'assassinat de Jaurès, le 31 juillet 1914. Par romantisme, attrait de l'uniforme et d'un alezan, influencé par quelques rencontres, le jeune homme, épris de beauté et charmé par une certaine légèreté parisienne, s'engage dans la cavalerie française avec son alezan le jour de la déclaration de la guerre. Au fond de la nuit, 1914 accompagne son itinéraire fatal sur le front : Adam Kiss jette un coup d'oeil sur les corps que charrient les eaux, rien d'autre ne les distingue que l'uniforme, le sang versé, allemand ou français, colore de la même façon le fleuve, en face, une rafale de mitrailleuse retentit...
les survivants du régiment se rassemblent à l'endroit même d'où ils sont partis, les mêmes scènes se répètent... Dans tous ses écrits, Iván Sándor combat le racisme renaissant, le négationnisme et toutes les tentatives de falsification de l'histoire. Au coeur des nombreuses célébrations du centenaire de la Première Guerre mondiale, il nous semblait opportun de faire paraître Au fond de la nuit, 1914.
Ce court roman évoque un certain nombre d'opérations militaires dont le continent européen a été le théâtre lors de la Première Guerre mondiale. Les antagonismes que l'Europe cherche à surmonter depuis un siècle y apparaissent comme des éléments, toujours déterminants, du sort actuel de l'homme européen.