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Dans le numéro de mars 1973 de Rosso, le journal du groupe Gramsci de Milan, les ouvriers des ateliers Mirafori (Fiat) à Turin racontent que " tout commence le jour où ils font une assemblée sans les bonzes du syndicat ". Les déflés dans les usines vont bientôt se faire avec de jeunes ouvriers à leur tête, le visage masqué par un foulard rouge, qui punissent les chefs, les gardiens, les jaunes et les indics, cassent les machines, sabotent les produits finis.
C'est le début d'une période où le langage, les comportements politiques, les formes de vie même sont bouleversés par le mouvement autonome, du nord au sud de l'Italie. L'Autonomie, écrit Tarì, n'est pas le nom d'une organisation : il désigne un communisme " impur, qui réunit Marx et l'antipsychiatrie, la Commune de Paris et la contre-culture américaine, le dadaïsme et l'insurrectionnalisme, l'opéraïsme et le féminisme ".
Et il faudrait toujours se référer aux autonomies, celles des ouvriers, des étudiants, des femmes, des homosexuels, des prisonniers, des enfants, " de quiconque aurait choisi la voie de la lutte contre le travail et contre l'Etat, de la sécession avec le fantasme de la société civile et de la subversion de la vie ensemble avec d'autres. " Si le mouvement finit par succomber sous les forces conjuguées de la machine étatique et du Parti communiste, son histoire est celle d'une aventure révolutionnaire dont l'incandescence est plus que jamais actuelle.