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Ilias Papadimitrakbpoulos, né en 1930 à Pyrgos, dans le Péloponnèse, s'est fait un nom dans son pays avec une poignée de textes : en cinquante ans, six minces recueils de proses elles-mêmes très minces, quelques pages. Des nouvelles ? Des récits plutôt, ouvertement autobiographiques, à quelques menus détails près nous dit-on. Notre homme effeuille ses souvenirs — l'enfance, les premiers émois d'amour et les souffrances de la guerre, l'âge mûr —, sans chronologie, comme ou pioche des vieilles photos dans un carton.
Une autobiographie en vrac, en pointillé ? Oui, certes, mais là n'est sûrement pas l'essentiel. Il s'agit moins de reconstituer une vie, on le devine, que de puiser dedans certains moments, d'en extraire une richesse, une beauté cachée ; de les saisir au vol sans les abîmer, et les faire miroiter sous nos yeux. Comme si ces fragments d'un miroir brisé brillaient davantage que le miroir intact. Voici donc la province grecque avant, pendant, puis après la guerre et la guerre civile qui suivit ; petits événements du quotidien, personnages pittoresques, moments émouvants, la mélancolie plus que la douleur, avec ici ou là soudain, tout de même, une scène terrible.
Vivantes, ô combien, mais hantées parla mort, imprégnées de nostalgie, nimbées d'ironie, d'un bout à l'autre douces-amères, ces histoires ont un charme subtil, insaisissable ; leur apparence toute simple cache un travail d'une précision, d'un dépouillement extrêmes.