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Après La Maternité, consacré à sa mère, Mathieu Simonet reconstitue dans ce nouveau livre la personnalité de son père écrivain, piégé par la folie. Dans une alternance de scènes assez romanesques et souvent drôles et émouvantes (avec les psychiatres, avec le père bien entendu ou la mère), extrêmement bien dialoguées, mais aussi d'extraits de correspondance de son père avec Jean Cayrol, de fragments de ses journaux et de ses romans inachevés, l'auteur sonde ce père schizophrène et entreprend de donner forme, de son vivant, à l'oeuvre virtuelle qu'il n'aura jamais publiée.
Du reste, il se résigne à n'avoir aucune image globale et cohérente de cette figure paternelle et poursuit son entreprise littéraire, à travers ce manifeste pour une écriture fragmentaire et intime, en rendant compte des rapports complexes, d'amour et de rivalité, entre père et fils. Et il se demande, au fond, si cette esthétique de la fragmentation, qui le poursuit jusque dans sa vie personnelle et professionnelle, il ne la tient pas de ce père, attachant et insaisissable.
Il lève un mystère de plus sur la personnalité de cet homme angoissé et bienveillant, tolérant et inquiet, trop fantasque pour être classé dans une catégorie quelconque en s'interrogeant sur son appartenance à l'ordre mystique de la Rose-Croix.