Besancon Et Saint-Claude

Prestigieuse métropole de la France de l'Est, l'archidiocèse de Besançon, démembré, au XIXè siècle, de l'évêché de Saint-Claude, a formé, de tous temps, un remarquable espace géographique où coexistent montagnes et plateaux du Jura avec la grande plaine, le vignoble et la foret, les axes routiers et les carrefours culturels au contact de la Bourgogne, de l'Alsace, des Pays Rhénans, de la Suisse et de l'Italie.
A travers cette diversité du relief, les fronts pionniers de la pénétration monastique marquée par la ferveur et le rayonnement de Luxeuil et de saint-Oyend (devenu par la suite Saint-Claude), le caractère frontalier des deux diocèses qui s'affirme dans un catholicisme du Concile de Trente (culte, monuments, mentalités) face aux Pays de la Réforme dont Montbéliard est le bastion, accentuent les contrastes de l'homme et de la terre Comtoise.
Les transformations contemporaines de cette région laissent envisager la création d'un diocèse autonome Belfort-Montbéliard. En dépit des bouleversements modernes atténués par un taux d'urbanisation relativement faible, la civilisation industrielle n'a que peu entamé l'originalité et les traits saillants d'une histoire qui s'enracine aux origines du christianisme occidental. Les effets de la déchristianisation recouvrent les zones d'anticléricalisme et partagent, hier comme aujourd'hui, le bas-pays, traditionnellement tiède et la montagne pourvoyeuse en vocations sacerdotales et missionnaires.
Au long des synthèses établies pour chaque époque, les historiens qui ont dessiné le paysage mental et religieux d'une Comté, dont ils ont une profonde connaissance et un amour évident, se sont efforcés de saisir la gamme d'une palette riche en couleurs, même s'ils ont conscience d'avoir dû gommer bien des nuances.