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Julie Michot relève le défi d'aborder Billy Wilder par le biais de la musique et nous ouvre une perspective passionnante en nous faisant réaliser à la fois l'abondance et la diversité de cette dimension dans l'oeuvre du cinéaste. De plus, dans cette analyse, la musique, parce qu'elle sous-tend le dialogue et le son, devient à la fois un outil d'investigation original et un instrument de création considérable et, jusqu'ici, négligé.
Car, par le biais de la musique, c'est la maîtrise chorégraphique qui est étudiée (l'hôtel-cabaret de Berlin-Est dans Un, deux, trois, qui culmine dans les trémoussements de Liselotte Pulver au son de La Danse du sabre ; la ronde effrénée des danseurs autour de Watson dans La Vie privée de Sherlock Holmes) ; puis la gestion de la mécanique des corps devient naturellement celle des voix et des répliques, voire des détails faciaux (il y a chez Wilder une chorégraphie du visage de Jack Lemmon).
Bref, en un remarquable équilibre de rigueur analytique et de gourmandise cinéphile, Julie Michot célèbre un art complet, souverain, bien plus profond et complexe que ses apparences enivrantes le laissent supposer.