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Si la soif est invoquée, souhaitée, la satiété n'est pas de mise. Le tourment y vaut mieux que l'oubli. Nulle violence, pourtant, dans les poèmes de Françoise Oriot. Pas de cris. Mais une sourde douleur qui est celle de la terre elle-même. L'eau douce s'en va la terre s'effondre / dans l'eau salée. La blessure est silencieuse. Dans la deuxième partie du recueil, l'auteur s'attache, en un long poème, à Regarder Eurydice, à faire corps avec elle.
Elles avancent, émues, d'un même pas : Et ce dos devant nous... Ce dos, est celui d'Orphée qu'elles suivent dans la remontée des Enfers. Plus elles avancent à la suite de ce dos, plus elles doutent du bien fondé d'un retour à la vie : L'aimes-tu encore l'aimes-tu assez / pour mourir une seconde fois ? / Revivre cet amour ? Mieux vaut accepter son destin semblent dire à Orphée, d'une même voix, Eurydice et Françoise Oriot...