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Mercredi 21 juin 2017. Il est 12h30. Eric Louis est d'après-midi sur le site industriel de Cristanol. Avec les autres cordistes, ils attendent de relever l'équipe dont fait partie Quentin. La chaleur, la fatigue... et cette phrase, simple et définitive, qui vient claquer à la face : "On a perdu Quentin" . Eric Louis, cordiste, a publié deux textes aux Editions du commun, Casser du sucre à la pioche et On a perdu Quentin.
Ce troisième récit clôt le triptyque. Il y raconte la suite de la mort de Quentin, le procès, la lutte pour la reconnaissance de la faute de la société qui embauchait Quentin. Dans ce troisième et dernier récit, l'auteur dresse un portrait tranchant de la Justice comme une justice de classe. Au fil des trois textes réunis dans ce livre, c'est toute la violence d'un système où se conjuguent pénibilité au travail, déshumanisation des travailleurs et absence de justice sociale qui se déploie.
A 21 ans, il n'y a pas de belle mort.
Eric Louis, cordiste, nous parle de son métier et de la mort d'un de ses camarades. Accident de travail. Le blanc aveuglant du sucre, la chaleur étouffante du parking, l'injustice triste mais si ordinaire d'une mort d'ouvrier. Un texte que sa simplicité rend magnifique, une lecture qui suscite une émotion que je vous souhaite de connaître.