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L'islam, comme les deux monothéismes qui l'ont précédé, est un projet de société, un « devoir-faire », bien plus qu'un hypothétique savoir sur un Dieu lointain ou que l'armature géopolitique de la civilisation arabo-musulmane. Ce projet et cette mission, qui s'appuient sur un « principe espérance », s'adressent prioritairement aux laissés pour compte de l'humanité, mais à travers eux au genre humain tout entier.
Cette mission est la reprise de celle qu'ont endossée le judaïsme et le christianisme : chercher à rendre le monde habitable pour tous. Or, on ignore souvent ce que le Coran doit aux deux monothéismes qui l'ont précédé. Il reprend très longuement dans ses sourates les argumentaires et les récits de la Bible hébraïque et du Nouveau Testament, pour s'en démarquer, les prolonger et plus rarement les intégrer tels quels.
Et on ne peut comprendre l'islam, la logique de cette troisième « révélation », que si l'on connaît les deux précédentes. L'idée polémique de « clôture de la révélation » revendiquée par le Coran n'a de sens que si l'on s'attache aux deux livres qui l'ont engendré et continuent à tenir leur place à ses côtés. C'est à cet exercice de comparaison des textes et des stratégies que se sont livrés, dans un dialogue rigoureux et vivant, qui à chaque instant fait écho au monde contemporain, deux auteurs ayant chacun une très bonne connaissance, de l'« intérieur », l'un du judaïsme, l'autre de l'islam, mais aussi de l'« autre » religion.
Six grandes questions ont offert un cadre à cette mise en regard pédagogique de l'islam et du judaïsme (et par là également du christianisme) : quelle attitude avoir face au mal ? ; comment se définissent le licite et l'illicite ? Qu'est-ce que la piété ? ; quels rapports entretiennent religion et politique ? ; comment se pense le rapport à l'Autre ? ; comment constituer une collectivité ? ; quels sont les enjeux religieux du conflit israélo-arabe ?