" Ce que vous voyez est ce que vous voyez " est la formule que le peintre américain Frank Stella a utilisée en 1961. afin de justifier sa pratique picturale...
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" Ce que vous voyez est ce que vous voyez " est la formule que le peintre américain Frank Stella a utilisée en 1961. afin de justifier sa pratique picturale abstraite que les critiques de l'époque ont rapidement nommée " art minimal ". Car il s'agissait, pour lui, d'inventer une nouvelle forme artistique qui réduisît l'œuvre à ses éléments les plus simples, les plus matériels et les plus visibles au point de n'être plus qu'une entité purement objectale ne s'identifiant qu'à elle-même. Par ce geste et cette formule, l'art minimal et littéraliste de Stella mais aussi de Robert Morris, de Carl Andre ou de Donald Judd rejetait d'un coup la définition traditionnelle de l'art comme imitation, expression, symbole ou métaphore à interpréter. Il impliquait aussi une radicale reconsidération de l'art et de son histoire à l'époque moderne (au moins depuis l'émergence de la photographie et de l'impressionnisme d'Edouard Manet que ce livre collectif entend explorer. En nouant les discours de l'esthétique, de la critique, de la philosophie, de l'histoire de l'art et de l'art lui-même, l'ouvrage analyse les enjeux d'un moment important de l'art du XXe siècle. Profond à force de créer des surfaces seulement visibles, réflexif à force de vouloir réduire l'œuvre à une simple chose parmi les choses, " l'art minimal " - puis " l'art conceptuel " - nous interroge et nous inquiète ou sujet de la nature, des opérations et de la fonction de l'art d'aujourd'hui.
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PRATIQUES
Une peinture ne fait pas une pipe ; se ranger ou déranger : les dilemmes de la tautologie