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Grâce aux artistes, les collectionneurs effectuent un voyage introspectif pour tenter de comprendre le monde. Les oeuvres qu'ils glanent toute leur vie reflètent leurs rêves, leurs fantasmes ou leurs peurs. Ils explorent et défrichent, sans réellement se soucier du verdict de l'histoire de l'art qui jugera un jour ou l'autre de leurs goûts. Les collections s'éteignent d'ailleurs avec ceux qui les ont constituées mais les oeuvres nous survivent, rejoignant parfois le musée, ou pour les moins chanceuses, le silence des greniers.
Nos oeuvres, nos objets, ne sont que des souvenirs rapportés d'un voyage complexe et solitaire, et n'ont bien souvent de valeur qu'à nos yeux car nous les choisissons avec subjectivité. L'étrange et rassurante amitié qui lie le collectionneur à ses objets magiques est une utopie loin des réalités de la vie. C'est pourquoi l'image actuelle des collectionneurs est erronée, car même si nous nous inscrivons dans une économie, collectionner est surtout une merveilleuse manière de vivre et de rester curieux.
C'est un mode d'expression comme le sont la parole ou l'écriture. Invité par les éditions Actes Sud à montrer quelques oeuvres de ma collection à l'occasion des Rencontres d'Arles 2018, j'ai choisi d'en extraire une centaine de portraits, dont un grand nombre de photographies. Comme toujours, cet exercice de sélection m'a fait renoncer à certaines oeuvres amies, au profit de celles qui s'adaptaient le mieux à cette galerie de portraits.