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Les événements de Mai 68 ont révélé aux yeux de beaucoup l'importance de la jeune CFDT. Moins nombreuse en adhérents que la CGT, c'est pourtant beaucoup de la CFDT dont on a parlé. Issue de la déconfessionnalisation de la CFTC quatre ans auparavant, la centrale cédétiste a poursuivi dans le mouvement social une alliance avec les étudiants de l'Unef et les adhérents du PSU entamée durant la lutte pour l'indépendance de l'Algérie et la fin de la guerre du Vietnam.
Par la diversité de leurs actions, par la détermination de leur engagement, les militants CFDT ont pu révéler l'émergence d'une nouvelle force, d'une nouvelle gauche, assez différente des partis et syndicats traditionnels. Leur référence à l'autogestion, la priorité accordée aux droits syndicaux, leur souhait de rompre avec les rapports hiérarchiques, leurs racines chrétiennes qui n'empêchent pas des courants anarcho-syndicalistes de faire route commune, leur volonté de considérer les travailleurs comme des personnes et, par conséquent, de s'intéresser à tous les aspects de la société, étonnent et paraissent en rupture avec les pratiques d'alors, patronales comme syndicales.
Aujourd'hui, la CFDT est devenue la première force syndicale en France dans le secteur privé et la première, privé et public confondus, par le nombre d'adhérents revendiqués. Mais est-ce bien la même CFDT ? Avec le "recentrage" et le réformisme assumé, la CFDT n'a-t-elle pas tourné le dos à ses idéaux ? Ou, au contraire, poursuit-elle, dans un contexte différent, les mêmes objectifs ? Ce livre donne un aperçu très éclairant de la période 1968-2018, à travers le prisme de la CFDT, en examinant non seulement les transformations dans le travail, mais aussi dans les questions sociales et sociétales (logement, droits des femmes, des immigrés et des minorités, nucléaire et environnement, solidarités internationales, etc.).