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La chanson ne pratique pas le comique seulement pour amuser la galerie. Elle en fait un langage de second degré, et c'est facile pour un art qui s'entend à plusieurs niveaux : texte, musique, gestuelle scénique lui permettent de dire brièvement mais de façon multiple ce qu'elle veut signifier. Elle joue des mimétismes et des écarts pour se moquer de façon débonnaire ou féroce de bien des cibles. Elle fustige la société, les langages, ou fait la satire d'autres chansons ; elle va jusqu'à parodier des chansons déjà parodiques en les détournant de leurs cibles premières.
Il est jubilatoire de parodier les grandes vedettes, de créer des reprises parodiques, de décaler le ton ou le sujet d'une chanson-source. Comme un chant au carré, la chanson parodique chante sur le chant. Elle devient alors arme politique, miroir social ou méta-chanson qui prend de la distance par rapport à elle-même. L'ouvrage se demande, à travers l'étude de plusieurs oeuvres françaises, italiennes, allemandes, espagnoles, qui parodie la chanson et comment la chanson parodie.
Qui est le parodiste ? Qui est le parodié? Comment procède la dégradation parodique ? Est-ce toujours une dégradation ? Ou plutôt parfois une potentialisation ? Quelles sont les métamorphoses du texte, de la musique, de la voix, de l'intonation ? Quels sont les profils et les objectifs de ces chansons secondes ?