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Ce livre témoigne des mobilisations de chômeurs en France, telles que les a vues et vécues une anthropologue coréenne. Terrain d'ordinaire peu fréquenté par l'anthropologie, ce mouvement social devient comme un lieu de rencontre entre l'Occident et l'Orient, entre les intellectuels et les militants, la gauche et l'extrême-gauche, les communistes et les anarchistes... A Paris, à Bordeaux, à Marseille, à Lens, l'anthropologue découvre l'ANPE, les ASSEDIC, la CAF, la Bourse du travail, l'office HLM, le commissariat de police, le tribunal d'instance, elle marche avec les chômeurs dans les bourgades de Gironde, elle manifeste avec eux dans les rues de Florence.
Aussi médiatiques et spectaculaires que soient les formes de mobilisation, ces sortes de rites militants ne visent pas à un changement radical. Ils tendent à un nouveau rapport de force avec l'autorité publique. Les occupations de lieux publics constituent d'intenses moments de communauté. La peur, la haine de la police, la fierté militante se mêlent. La violence s'exprime contre l'inégalité et l'injustice, mais elle se manifeste également au sein du mouvement, dans l'affrontement des idées et des groupes.