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Plus les chômeurs et chômeuses sont nombreux.ses, plus ils et elles sont suspecté.es d'être la cause du chômage. Tel pourrait être le paradoxe des politiques de l'emploi, en France comme ailleurs. Que celles-ci prennent les traits américains du workfare ou ceux plus européens de "l'activation", l'objectif est le même : pousser les chômeur.ses à travailler et, pour cela, conditionner les allocations à un contrôle de plus en plus strict de leur recherche d'emploi.
En replaçant les évolutions du contrôle dans l'histoire longue du chômage, ce livre montre comment son intensification dans la période récente a été pensée, mise en oeuvre et justifiée au nom de la "redynamisation" des chômeur.ses, au point d'être désormais présenté comme une nouvelle forme d'accompagnement. Cette euphémisation tranche avec la virulence des discours politiques sur le sujet, tout autant qu'elle masque les effets délétères de ce traitement coercitif.
Car si le contrôle vise à adapter les comportements des chômeur.ses à des exigences institutionnelles, il s'agit aussi de satisfaire celles des entreprises. Mettre la pression sur les chômeur.ses, c'est ainsi perpétuer l'ascendant des employeurs dans le rapport de force qui les oppose aux salariés en matière de revenu et de conditions de travail. Aujourd'hui comme hier, la cause des chômeur.ses est bien celle des travailleur.ses.