" Jamais on ne vit plus de mutations sur un théâtre qu'on en verra en ces occasions. " Richelieu [attrub.] Mémoires.
Ce volume fait suite à la chronique consacrée au siècle de l'humanisme, des Réformes et des troubles de religion. De l'avènement dramatique de Henri IV, le premier des Bourbons (août 1589), à la fin des "guerres domestiques " de la Fronde (1652), le lecteur retrouvera le même type d'informations : des rappels d'événements (économiques, politiques, militaires...) sont simplement mentionnés ou développés ; de brefs emprunts à des sources du temps ont pour but d'éclairer, d'enrichir, de prolonger les indications factuelles ; quelques-uns des acquis de la recherche sont aussi présentés, sous la forme de résumés de thèses, de citations, de courtes synthèses, d'exemples puisés dans le viviers des travaux des historiens. Enfin, représentatifs de nombreuses formes de la création littéraire et artistique, œuvres et textes contemporains clôturent chaque année.
Regroupés en séquences chronologiques, cette série d'indices croisés a pour principal objet de rendre compte du foisonnnement des événements, de la multiplicité des courants de pensée, parallèles ou antagonistes, de la diversité des formes de la création. En confrontant points de vue et interprétations, cette chronique cherche avant tout à éviter toute vision monolithique, afin de permettre à chacun de prendre la mesure d'une époque souvent qualifiée de " baroque " : complexe, diverse, troublée, opaque parfois.
De la Ligue à la Fronde, ce premier XVIIe siècle fait voisiner magistrats et sorciers, exorcistes et possédées, dévots et libertins, gentilshommes malcontents et travailleurs de terre en colère contre " dame Gabelle ", soldats butinant et intendants zélés, exécuteurs des ordres d'un roi absolu. Entremêlant archaïsmes et " novelletés, ce " Siècle des saints " et de la raison d'Etat est aussi celui qui inventa l'écriture du monde en langage mathématique, le siècle qui édifia les fondements intellectuels de notre modernité.