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(..) A quatre heures, nous sommes à nouveau toutes deux sur la terrasse. La nuit est chaude. Des voitures passent ; des gens les conduisent ; des vies normales continuent de filer. Et le sanglot redouté franchit enfin ma gorge, que je laisse s'envoler vers le ciel bleu marine, la main d'Annie dans la mienne — ses larmes à elle retenues, qu'elle garde pour plus tard. J'ai mal au coeur, au sens propre — un étau m'enserre.
J'étouffe. Il faut pourtant attendre. Encore attendre. Le matin se lève enfin, et j'appelle l'hôpital : "La nuit s'est bien passée ; le pire est écarté." Nous tombons dans les bras l'une de l'autre, sous le regard ensommeillé de ma plus petite qui vient de se lever. La première nuit s'est achevée, et elle ne t'a pas arraché à nous. Il y aura un avenir. A nous de le construire. (..) Un homme, une femme, une famille, un accident.
Un coma prolongé et la vie qui va s'arrêter.