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Du cosmopolitisme de la Belle Epoque aux expériences de l'exil et de l'errance dans un monde qui a dû faire le constat que les civilisations sont elles aussi mortelles, de l'émergence de consciences linguistiques inédites imposées par l'expérience coloniale au malaise de nombreux écrivains européens vis-à-vis d'une langue maternelle dont la mémoire historique est ressentie comme chargée de crimes, l'insertion du " mot étranger " dans le roman du XXe siècle ne peut plus fonctionner comme simple mise en scène de la " langue de l'autre ", par opposition à une langue " propre " dépositaire de l'identité - individuelle et collective - du scripteur.
C'est ce mouvement qui, de Marcel Proust à W. G. Sebald, conduit les romanciers du XXe siècle à reconnaître, au principe de leur pratique littéraire, une altérité originaire de toute langue, que nous avons voulu suivre au fil des études ici rassemblées.