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Lorsque le 7 août 2010, Juan Manuel Santos, nouveau président de la Colombie, fait son entrée au Palais de Narino, le mot "paix" ne figure pas dans le programme politique qu'il expose. Il n'a cependant qu'un objectif : l'ouverture de négociations avec la guérilla marxiste-léniniste la plus ancienne du continent, les FARC. Négociations qui aboutiront six ans plus tard à l'accord de paix conclu à La Havane et lui vaudront le Prix Nobel de la Paix, mais aussi le désaveu d'une partie de l'opinion colombienne lors du référendum manqué d'octobre 2016.
En permettant au lecteur de saisir les clés rhétoriques et argumentatives de Juan Manuel Santos, lors de ses candidatures comme de ses mandats (2010-2018) et, d'autre part, le langage et les références des dirigeants des FARC engagés dans le dialogue garanti par Cuba et la Norvège, María Fernanda González Binetti éclaire les principaux enjeux d'un processus de désarmement qui, aujourd'hui, n'est pas encore celui de la réconciliation, tant la violence reste présente en Colombie.