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En 1966, H. Becker écrivait que - les sociologues aiment parler de fonctionnement. de processus, etc., mais que leurs méthodes les empêchent, en général, de saisir concrètement les processus dont ils parlent si abondamment . Près de cinquante ans plus tard, les techniques permettant de saisir les processus in itinere, que l'on a pris pour habitude de qualifier de longitudinales se sont développées.
Ce qui frappe aujourd'hui, c'est moins l'absence de méthodes ajustées à l'étude longitudinale des phénomènes que la diversité des techniques et la dispersion des lieux où elles sont débattues. Ces méthodes de recueil et d'analyse longitudinales sont rarement. discutées ensemble et sont au contraire souvent présentées comme constitutives de traditions de recherche opposées. C'est à ces différentes manières de faire usage des techniques longitudinales que cet ouvrage voudrait constituer une introduction.
En partant d'exemples précis d'études conduites dans des domaines aussi différents que la participation électorale, la socialisation enfantine ou l'intégration des populations migrantes, on souhaite d'abord restituer les enjeux pratiques, théoriques et épistémologiques des différentes techniques de type longitudinal, qu'elles relèvent de l'ethnographie, de la statistique sur grands échantillons de population, du traitement de corpus de documents ou d'archives et de tous les cas intermédiaires de production et d'analyse des données.
Résolument pratique, l'approche proposée pourra suggérer la part d'illusion qu'enferme la démarche longitudinale elle-même, comme ambition de rendre exhaustivement compte du social en train de se faire.